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- " Audrey, ma puce, réveille-toi ! "

- " Maman... "

 Je n'ai jamais été aussi heureuse de voir ma mère. Elle pleure à chaudes larmes et me serre dans ses bras. Je regarde autour de moi, complètement perdue... Elle devine mes craintes, qu'elle balaye en quelques mots : 

- " Ne t'inquiètes pas c'est fini... Tu es en sécurité maintenant, ils t'ont ramené, ils ne te feront plus de mal... Je te demande pardon ma chérie... pardon."

Je suis sous le choc. Je suis bien consciente mais je n'arrive pas à parler. Aucun son ne sort de ma bouche...

- "Qu'est ce qu'ils t'ont fais Audrey racontes-moi...tu me fais peur, dis-moi quelque chose."

Je la regarde. Elle a l'air si paniqué. 

- "Parles moi ma chérie, qu'est ce qu'ils t'on fait?" Elle tient mon visage entre ses mains m'implorant de lui donner des réponses.

Les secondes passent.

- "Rien. Ils ne m'ont rien fait".

- "Oh ma chérie! Je suis si soulagée... Je suis désolée... si tu savais comme je m'en veux... Ils ne t'ont pas touché tu es sûre?"

- "Oui Maman ne t'inquiètes pas..."

- "Je suis désolée... Quand ils t'ont enlevé je n'ai rien pu faire. Ils étaient là, on discutait et toi tu dormais... Et d'un seul coup ils m'ont empêché de t'avertir et ils t'ont ..."

-"Je sais."

Plus rien n'a d'importance. Je me fous de tout.

- " Je ne me sens pas très bien Maman. Je vais aller prendre une douche et dormir ".

- " Bien sûr ma puce. Nous parlerons demain. Tu n'as pas faim?"

- " Non ".

...

C'est la première fois que je suis face à un miroir depuis... (Je ne sais toujours pas quel jour nous sommes). Depuis qu'ils m'ont prise...

Je ne me suis jamais vu comme ça. Aussi blanche et cernée qu'un cadavre. Mes longs cheveux en bataille... Mes yeux sont vides et tristes. Mes joues paraissent creusées.

Je pose mes mains écorchées sur le premier bouton de mon chemisier. Je m'arrête un instant perturbée par les images qui remontent en moi. Je revois ses mains. Leur regard...

Mais je ne veux pas y penser, je lutte pour chasser les idées sombres de mon esprit.

J'enlève ma chemise, délicatement, car la douleur commence à se faire ressentir un peu partout sur mon corps. Je la laisse tomber à terre et continue doucement à me déshabiller en prenant bien soin de fixer le sol.

Une fois nue, je finis par lever les yeux sur le miroir... Et c'est pire que ce que je pensais. Mon cou est couvert de gros points bleus qui sont les marques des doigts de mon agresseur quand il serrait ma gorge. Le reste de mon corps montre de multiples hématomes et petites blessures, sans gravité, mais nombreux... 

Mon cœur se desserre et les larmes commencent à couler.

Je grimpe dans la douche et je m’assoies à bout de forces sous le jet d'eau bouillante, réalisant enfin ce qui m'est arrivé...

Comment vais-je faire pour ne plus penser à ça. Pour oublier. Pour arrêter de pleurer...

 

Cela doit faire une heure que je suis là quand j'entends Maman toquer à la porte :  

"- Ça va? "

"- Oui je m'endormais..."

"- Aller sors, je ne veux pas que tu te noies".

Me noyer ? Quelle ironie...si elle savait...

J'enfile un jean's et un sous-pull et je pars me coucher sous le regard impuissant de ma mère.

"- Il faut que tu manges..."

"- Il faut que je dorme, laisse moi Maman".

 

 

 

 

 

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